Abandon : Jean-Baptiste Dejeanty - Maisonneuve

Tout juste trentenaire, Jean-Baptiste Dejeanty est une sorte de trait d'union entre deux époques distinctes. Celle dont il est issu, et celle qu'il s'est appropriée, à force de volonté. 

D'un côté, il porte en lui l'héritage romanesque mais pourtant bien réel d'une famille Paimpolaise, pêcheurs à la morue. De l'autre, il est un architecte naval diplômé du Southampton Institute, qui monte son propre chantier en 2001, pour concevoir lui-même des bateaux, ces montures de l'aventure.

Entre les deux, donc, un garçon qui prend du plaisir dans ce monde du nautisme, sans complexe ni fausse modestie. S'il a déjà dessiné un 60 pieds, son bateau n'est pourtant pas né de sa table à dessin, et a même été optimisé en collaboration avec le cabinet Lavranos. Car Jean-Baptiste Dejeanty a pour un temps troqué sa casquette d'architecte pour celle de skipper : il apprécie cette position nouvelle, déléguant une bonne partie du travail technique à son équipe, pour prendre du recul et choisir en conscience les bonnes options pour sa préparation au Vendée Globe.

Pour s'entraîner, l'homme a engrangé les courses, et connu également son lot d'avaries, comme sur la transat B to B, avec des problèmes techniques en cascade qui ne lui laisseront pas de repos. Il y a gagné en mental et aborde ainsi son premier tour du monde en solitaire, qu'il imagine bien extrême, sans pour autant se rajouter de pression. « En dehors de la question du classement, il faudra y prendre du plaisir. La course est suffisamment dure par elle-même ». Prendre du plaisir et tout garder en mémoire, pour décrire les mers du Sud, comme on lui raconta, enfant, l'Atlantique Nord.

• Abandon : Le mardi 16 décembre 2008 à 07:15 TU

Extrait du Magazine ESCALES VENDEE GLOBE / Editions les Héliades