Un battant aux commandes d'un voilier d'exception
Après un début de carrière en voile olympique (Laser et 49er), Paul Meilhat se tourne, dès 2008, vers la course au large en participant à la Cap Istanbul du circuit Figaro.
En 2014, il amorce sa collaboration avec le groupe d'assurances SMA. Il remporte alors la l'AG2R et arrive en cinquième position dans la Solitaire du Figaro.
Après cette première année fructueuse, SMA et Paul pérennisent leur association avec, en ligne de mire, le circuit IMOCA et le Vendée Globe 2016.
C'est un rêve de gosse pour le Brestois d'adoption qui se matérialise. Passer du Figaro à l'IMOCA demande une adaptation importante. Paul va devoir beaucoup s'entraîner. Par chance, il bénéficie du soutien sportif et technique de Michel Desjoyeaux, double vainqueur 2001 et 2009 du Vendée Globe, avec son écurie Mer Agitée.
Paul découvre réellement la navigation sur IMOCA en mai 2015 sur un 60 pieds très convoité : le voilier avec lequel François Gabart a remporté l'édition 2012 de l'Everest des mers. La machine est fiable, solide et performante et ne nécessite pas beaucoup de travail.
C'est le couple homme-bateau qui est au centre de toutes les attentions. Paul travaille sans relâche. Il navigue énormément, en double avec le "Professeur" pour commencer. Puis, découvre la navigation en solitaire. Le programme est serré. L'élève est doué et apprend vite.
Paul Meilhat a hâte de prendre le départ de son premier tour du monde
Mais en décembre 2015, alors qu'il prend le large pour sa première transat en solitaire (Saint Barthelemy-Port la Foret), il est victime d'un accident sérieux. A quelques jours de l'arrivée, il doit être hélitreuillé, contraint à abandonner son voilier entre les Açores et l'Irlande. SMA dérivera pendant vingt jours avant d'être récupéré.
Après cette épreuve, navire et skipper doivent se retaper. Deux mois de convalescence seront nécessaires. Mais Paul, en sportif accompli, regarde aujourd'hui cette expérience malheureuse sous l'angle des bénéfices à en tirer. Une autre façon de se former et de revenir plus fort, plus aguerri.
Depuis, il a d'ailleurs repris la navigation et a même terminé deux fois quatrième dans les deux Transats du Printemps 2016. Le jeune homme de 34 ans a désormais hâte de prendre le départ de son premier tour du monde. Et si, évidemment, boucler la boucle apparaît comme son objectif premier, les mois d'entraînement intensif à Port la Forêt le poussent à aspirer aux avant-postes.
Texte : Audrey Valtot
Photos : Olivier Blanchet
Editions Kairos
kairos-editions.com