Un doublé pour rejoindre Michel Desjoyeaux
A n'en pas douter, l'eau est son élément. Et pas besoin d'aller chercher bien loin : sa passion de la mer, Vincent Riou la tient de son enfance passée à Loctudy dans le Finistère.
Du dériveur pratiqué dans le centre nautique local aux multicoques, en passant par la série Figaro (courue huit fois) et les grands IMOCA, Vincent est à l'aise sur tout ce qui flotte.
Il fait ses débuts dans la course en solitaire en 1993, avec la Transat Jacques Vabre puis devient préparateur du bateau de Michel Desjoyeaux alors que ce dernier triomphe sur le Vendée Globe 2000.
Parallèlement, Vincent continue sa formation : électronique, informatique embarquée, météo... conscient que la navigation en solitaire impose d'être généraliste ou, explique-t-il, "le moins mauvais partout". Eclectique, le skipper est également très intéressé par la recherche et l'innovation, et aime concevoir et optimiser lui-même ses montures.
En 2004, déjà aux côtés de son partenaire actuel (PRB), Vincent participe à son premier Vendée Globe. C'est en vainqueur qu'il arrivera dans le chenal des Sables-d'Olonne après une lutte acharnée face à Jean Le Cam.
Quatre ans plus tard, le skipper retrouve la route de l'Everest des mers. Au 57e jour de course, et alors qu'il est en quatrième position, il se déroute pour porter assistance au "Roi Jean" - toujours lui - qui a chaviré quelques heures plus tôt. Un sauvetage qui lui vaudra d'abandonner la course 24 heures plus tard sur casse.
Il finira tout de même officiellement troisième ex-aequo, récompensé par le jury pour son geste. Pour conclure leurs aventures communes, les deux skippers participeront ensemble, quelques années plus tard, à la Transat Jacques Vabre. Leur association se soldera par une belle victoire.
Vincent "le terrible " sera assurément un redoutable prétendant à la victoire
En 2010, c'est déjà la cinquième version de l'IMOCA PRB que Vincent Riou met à l'eau, un plan VPLP-Verdier. A son bord, il prend part au Vendée Globe 2012. Mais trois semaines après le départ, il doit abandonner après avoir heurté une tonne de port, une déchirure de 1,30 mètre de long dans la coque. 2016, le skipper se relance dans l'aventure du tour du monde en solitaire sans escale.
Sur un PRB - celui de 2010 - presque entièrement remis à neuf. "Certaines décisions ont été difficiles à prendre" confie Vincent : pas de foils pour l'IMOCA mais des choix architecturaux qui en font un bateau étroit et léger, un 60 pieds performant capable de l'emporter.
Confiant dans ses choix techniques, son équipe et sa préparation, et à bord d'une monture rapide et fiable, Vincent "le terrible" sera, assurément, un redoutable prétendant à la victoire.
Texte : Audrey Valtot
Photos : B. Stichelbaut
Editions Kairos
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